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Sengo, une histoire d’amitié sur fond d’après-guerre au Japon

Dans un Japon vaincu et dévasté par la 2de Guerre mondiale, Sengo dépeint le quotidien des survivants à travers l’histoire d’amitié de deux anciens combattants. À l’occasion de la parution du 4e tome, faisons le point sur cet excellent manga.

L’intrigue

Dans une petite échoppe de Tokyo, un client refuse de payer la soupe qu’il vient de manger. Et pour cause, il n’a pas d’argent ! Le ton monte et le propriétaire, Tokutaro Kawashima, ex-sergent devenu alcoolique, intervient. Il reconnaît son ancien soldat, Kadomatsu Kuroda, joyeux drille un peu niais, toujours prêt à se battre. C’est le début d’une drôle d’amitié entre les deux hommes liés par un passé douloureux.

Les 7 volumes de cette série ont été publiés au Japon de 2013 à 2018. En France, les éditions Casterman ont sorti les premiers tomes en janvier 2020, dans la collection Sakka. Distingué par des prix prestigieux, le manga a fait connaître son auteur, Sansuke Yamada, au grand public.

La survie après la guerre

Le mangaka s’attaque à un sujet peu abordé au Japon et peu connu en Occident : la vie quotidienne pendant et après la guerre telle que l’ont vécue les soldats et les civils nippons. Le pays luttait non seulement contre les Alliés, mais aussi contre la Chine, qu’il voulait conquérir. En 1945, l’empire signe la capitulation qui met fin aux deux conflits.

Les Américains occupent alors la capitale en ruine et les habitants, dans une misère noire, se débrouillent comme ils peuvent pour survivre. Vols, viols, prostitution, contrebande, mafia constituent leur lot quotidien. Le rythme du récit varie entre souvenirs et mésaventures, rudesse et légèreté. L’état des lieux est implacable mais humaniste grâce aux personnages attachants, complémentaires et tout en nuances.

Une écriture et un graphisme soignés

L’auteur, fasciné par cette période depuis l’enfance, a su en capter le quotidien avec justesse et nous le transmettre au travers d’une mise en scène particulièrement recherchée.

Le manga, qui s’adresse plutôt à un public adulte, contient des scènes assez crues de sexe ou de mort. Les femmes, contraintes de survivre elles aussi par tous les moyens, ont également la parole. Le langage haut en couleur renforce le réalisme, tout comme le dessin, minimaliste. L’artiste, formé aux beaux-arts d’Osaka, adopte une esthétique influencée par les auteurs de l’époque. Le trait est assez fin sauf pour les épisodes de guerre ou de mise à mort. Il devient alors plus énergique et plus épais, ce qui leur donne plus d’impact.

Avec Sengo, plongez dans une aventure humaine et découvrez l’histoire du Japon sous un nouvel angle.

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